Dans le noir je l'ai possédé

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Numéro 51

Texte d'archive:


Archivé de: Lettres Gay – Numéro 51
Date de parution originale: Février 1992

Date de publication/archivage: 2012-09-16

Auteur: Éric
Titre: Dans le noir je l'ai possédé
Rubrique: Premier mecs, premiers émois

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Il y a des choses curieuses dans la sexualité et depuis que je baise, je n’arrête pas de faire des découvertes. Mais l’un des trucs les plus étonnants et les plus excitants que j’ai connus, c’est avec Thomas. Thomas était mon voisin de palier. Dix-huit ans, habitant chez sa grand-mère. Moi, j'avais vingt-huit ans à l’époque et je draguais beaucoup.

Quand Thomas a su que j’étais pédé, il a voulu mettre les distances; mais comme on avait sympathisé et qu’il s'ennuyait chez sa grand-mère, il est revenu chez moi presque chaque soir, comme avant. J'aimais bien sa dégaine de petit hétéro farouche et jusqu’à ses réflexions:

— N’aie pas peur! Tu y goûteras un jour! lui disais-je quand il jouait les prudes et les vertueux.

Il m'a répondu une fois:

— Si j’y goûte, c’est la nuit avec un aveugle. Et encore, il aura un bandeau sur les yeux!

Je n’ai pas donné grand sens à ses paroles: j’avais tort.

Deux ou trois mois plus tard, coupure d’électricité dans le salon alors qu’on parlait. Disjonctage, plus exactement. Comme j’avais déjà fermé les volets, ce soir-là, on n’y voyait goutte:

— Où t’es? ai-je demandé à Thomas.

Il n’a rien répondu. J’ai voulu réparer les plombs: impossible! Quand je suis revenu dans le salon, Thomas était toujours là dans le noir. Il ne parlait plus et je sentis sa tension. Me souvenant brusquement de ce qu’il avait dit, j’ai plaisanté:

— Tu sais, j’y vois rien! Pire qu’avec un bandeau sur les yeux!

Comme il ne répondait toujours pas, je me suis approché de lui. Je ne sais pas s'il s'était touché pendant que j'essayais de rétablir la lumière. Tout ce que je sais, c'est qu'il bandait.

Sans rien dire, je me suis mieux installé à côté de lui. J'ai palpé sa braguette. Aucun doute: il avait une trique pas possible. Ne perdant plus une seconde, je lui ai sorti la queue et je l’ai sucée. C’est un traitement infaillible. Thomas s’est reculé en arrière et m’a laissé faire. Mieux, il a aidé avec de lents mouvements de bassin. Il avait les nerfs tendus jusqu’à la rupture. Et pas que les nerfs, d’ailleurs, de tendus!

J'ai compris: pour user et abuser de lui, il fallait ça: cet anonymat complet produit par le noir. Pensant que la lumière ne reviendrait pas tant que je n’aurais pas changé les plombs, je me suis détendu (j’étais moi-même à cran). Renonçant définitivement à parler, je l’ai sucé encore mieux, en entreprenant de le déshabiller.

Plus libre, sa queue entrait entière dans ma bouche, jusqu'aux poils pubiens. Il avait un canon d'environ dix-huit centimètres, mon Thomas! Je serrais les lèvres et lui faisait une pipe haut-de-gamme: celle avec la langue baladeuse, une fois que la bite est bien prise et coulisse à fond. Mais il m’en fallait quand même un peu plus... Aussi muet qu'un trappiste, je me suis dévêtu de mon pantalon. Mon membre a jailli, tout raide, et prêt à l’emploi. Vicieux comme je suis, je me palpais les couilles et me frottais le manche. Thomas le comprenait dans le noir. Abandonné en arrière sur le canapé, il devenait tout sec d'émotion.

J’ai pris sa main et l’ai guidée vers mon sexe. L’obscurité totale lui fournissant un alibi, Thomas s'est mis à me toucher et m’a saisi la verge, exactement comme si d’être dans le noir gommait tout le reste. Ses doigts frottèrent ma bite dure et vibrante de désir. Sa caresse rythmée et à laquelle il n'y avait rien à redire me donnait envie d’écarter les cuisses, de me foutre l'index dans le cul et mieux encore, d’y introduire la queue de mon partenaire. Les choses ne se sont pas passées comme ça en réalité car, après nous être branlés réciproquement, une impulsion irrésistible nous projeta l’un contre l'autre. Chevauchant Thomas, je l’ai renversé sur le canapé et on s’est retrouvés dans la position du soixante-neuf. Ses mains me pétrissaient les fesses et il me pompa comme un vrai pro après que je la lui aie poussée dans la bouche. Ça ne semblait pas du tout l’effaroucher que j’écrase mon bas-ventre sur lui et frotte son visage de ma pine à l’horizontale... avant que je la réintroduise entre ses lèvres, aussi profond que je pouvais.

Comme cette partie, la première, était spontanée et inattendue, la volupté est montée tout de suite, intense. Avant que d’aller plus loin dans cette position, le bouillon s’affola à la pointe de nos sexes sucés en même temps. Cédant à cette folle pulsion née dans le noir, on y est allés de plus en plus vite en synchronisant, sauf au tout dernier stade où on s’est branlés chacun pour soi afin de se soulager.

J’avais le coeur qui battait comme un possédé après avoir déchargé. J’ai léché le sperme de Thomas sur son cône encore dur. J'ai titubé ensuite en allant changer les plombs. Inutile de dire que dans les semaines qui suivirent, il y a eu souvent des pannes de courant chez moi.


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