Naissance d'un soumis (01)


Naissance d'un soumis (01)
Texte paru le 2015-02-23 par Yosh Leclerc   Drapeau-fr.svg
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CHAPITRE I

Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues


Je suis depuis trois jours au moins dans la cave.

Je pense que cela faisait trois jours car j’avais eu 6 repas ; 6 fois une gamelle de croquettes pour chien, un peu arrosées de pisse, celle du Maître. Je dis du Maître car je ne peux pas encore dire Mon Maître. Je suis en stage de probation, à l’essai. Il faut que le Maître s’assure que je corresponds à ses besoins, que je suis tel qu’il le souhaite ou du moins qu’il pourra me formater pour me faire devenir ce qu’il veut avoir comme dog, pute, larve, soumis, chose ou numéro ; ce qu’il veut, Lui.

C’est un grand principe. Je ne compte pas. Je ne dis pas que je ne compte plus désormais ; pour moi-même je n’ai jamais compté. Je me suis toujours détesté ; je ne me suis jamais compris. Homo oui, ça je le comprends. Homo maso, pourquoi pas. Mais ne pas avoir envie d’être un homme, j’ai eu du mal à l’accepter. Entendons-nous bien. Je dis « homme » dans le sens « humain » pas dans le sens sexuel. Je ne me sens pas femme ; je n’ai pas de doute sur le fait que je sois un mâle et même je le revendique ; je ne cherche pas une transformation physique ou même le travestissement. Non rien de tout cela. En revanche, je ne me sens pas humain. Je me sens être une chose ou un animal destiné à servir un humain pour son bonheur. Et ça, j’ai été long à l’accepter. Mais ça y est. Maintenant que j’ai l’espoir de le vivre, je me sens mieux et j’ai envie de réussir ce test pour être enfin ceci même, que j’ai toujours su que j’étais.

Mais revenons à ma situation, à ma cave et à ma gamelle.

La gamelle n’est pas par terre. Elle est posée sur un banc, avec à côté une autre gamelle double comme on en vend pour les chiens (il est d’ailleurs marqué « dog » dessus et des petits os sont dessinés sur son tour) ; dans les deux réservoirs, d’un côté de la pisse du Maître, de l’autre côté de l’eau.

Il est bon le Maître. Il sait que boire uniquement de la pisse pourrait me rendre malade ; il faut un peu d’eau de temps en temps pour ne pas l’être. Mais bien sûr, la pisse est meilleure pour ma formation. Donc je ne peux commencer à boire l’eau qu’une fois la pisse terminée. C’est l’ordre que j’ai reçu. Je n’ai pas de mal à le suivre car, d’une part, boire la pisse d’un Maître est un honneur qu’il me fait et d’autre part, j’aime le gout de la pisse, même celle du matin, si forte et si jaune orangé.

J’ai commencé, plus jeune, en buvant la mienne. Je vous l’ai dit, je me détestais et donc je voulais m’humilier. J’ai trouvé ce moyen parmi d’autre. J’ai donc peu à peu pris l’habitude de ce goût et accepté de boire celle des autres ; servir d’urinoir… dans un backroom.

Une fois un mec m’a installé, attaché, dans les urinoirs, toute la soirée avec un entonnoir attaché à une cagoule aveugle et dont l’embout entrait dans ma gueule pour que je n’en perde pas. J’ai servi de vidoir à tous ceux qui le voulaient. Ce n’est pas mon meilleur souvenir ; j’ai été malade ensuite. Mais sur le plan de l’humiliation, c’était magnifique et je me suis senti bien pendant tout le trip.

Si les gamelles ne sont pas par terre, c’est que je n'étais pas en mesure de les atteindre. J’ai les mains attachées dans le dos. Et donc pour laper, il ne m’est pas possible de me pencher. Mises ainsi en hauteur, je peux me mettre à genoux pour aspirer les croquettes et laper pisse et eau. C’est une position provisoire. Je mangerai sans doute par terre un jour.

Outre mes poignets enserrés dans des menottes métalliques lourdes dans mon dos, je porte des fers aux pieds et un collier métallique. Tout est en acier bien lourd et chaque élément est relié à un autre par une chaîne ; les menottes au collier et aux fers par une chaîne qui passe dans mon dos. Les fers aux pieds ont eux aussi une chaîne qui les relie entre eux, une chaîne courte ce qui fait que je ne peux me déplacer qu’en faisant des petits pas et que je sens à chaque pas le métal entrer dans mes chairs. Aux poignets, c’est moins douloureux car les fers sont chromés et moins serrés.

L’ensemble pèse un bon poids et me fatigue. C’est aussi le but recherché. Me briser par la fatigue pour que je sois totalement à l’écoute des ordres et ne rechigne pas (ou plus) à les exécuter. Pour un maso soumis, il y a un dilemme. Soumis, on a tendance à obéir naturellement et à exécuter les ordres du Maître. Cela est souvent humiliant, ce que le soumis aime et fait plaisir au Maître, ce que le soumis aime encore plus. Mais le maso lui préfère désobéir pour être puni et frappé et avoir mal. Le maso aime avoir mal ; j’aime ça. Ceinturon, martinet en cuir ou latex, fouet avec ou sans pointe métallique, tapette idem, raquette, cravache, coups de poings avec ou sans gant et coups de rangers. C’est bon, cela me fait du bien. Il m’est même arrivé, une fois de jouir alors que le Maître ne faisait que fouetter mon dos avec un martinet à très longues lanières larges et douces lorsque qu’on les touche… Je sais qu’elles étaient en cuir doux car il me caressait longuement le dos de temps en temps avant d’appliquer un coup magistral et horriblement douloureux… au bout de 20 minutes, sans que je puisse rien faire et à l’étonnement du Maître, j’ai joui…

Mais revenons au dilemme.

Le maso soumis doit-il obéir, ce qui est sa tendance naturelle mais ce qui le prive de punition ou, au contraire, pour être sûr d’être puni, doit-il désobéir ce qui le prive de l’humiliation de l’obéissance ? Il faut donc que le Maître d’un maso soumis le punisse en le privant de punition physique ou morale. C’est comme cela qu’il obtient l’obéissance… « si tu désobéis, pas de coup, pas de souffrance, pas d’insulte, pas d’avilissement ». Et ensuite, il y a l’arme atomique… « pas de queue »… mais j’y reviendrais.

Attaché comme je viens de le dire, je ne peux pas beaucoup bouger dans la cave ; je reste assis sur un tabouret en bois placé le plus au centre possible pour que je ne puisse pas appuyer mon dos. Parfois je marche un peu mais la cave n’est pas grande, elle est humide et aveugle… une aération permet d’assurer le changement d’air ; elle marche bien et il fait donc un peu froid. Mais, malgré tout, ça ne sent pas bon. Il faut dire que mon humiliation prévoit aussi une casse psychologique. Je n’ai pas le droit de me laver, et je dois satisfaire mes besoins naturels dans un seau qui n’a pas été vidé depuis que je suis là. C’est normal ; je suis chargé de le vider mais je ne suis pas sorti de la cave depuis que je suis arrivé chez le Maître. Je le viderais lors de ma première sortie lorsque je serais devenu une larve. Le seau est placé sous le banc. A côté des gamelles, un trou a été aménagé dans le banc pour pouvoir s’asseoir et faire ses besoins dans le seau. Même pour pisser, il faut que je m’assois pour être sûr de ne pas en mettre plein la cave. Le Maître me l’a interdit, sinon avec la terre battue, la cave deviendrait vite totalement insalubre.

Pour dormir, je dispose d’un tas de couvertures sales et puantes. Lorsque je suis autorisé à m’allonger, le collier de mon cou est relié à une chaîne, fixée au mur un peu au dessus du tas de couvertures pour que je ne puisse pas bouger. Si je dois uriner, je peux le faire. Vu l’état des couverture cela ne change rien mais les rend humides et donc froides. Avant de me laisser seul le Maître me mets une couverture sur le corps, mais la nuit, elle bouge et, mes mains étant entravées, je ne peux pas la remettre. Ça me réveille vite. C’est pour cela que j’ai dis « lorsque je suis autorisé à m’allonger » et non « lorsque je suis autorisé à dormir ». Je dors quelques dizaines de minutes (du moins, selon moi) puis j’attends que le temps passe et que la fatigue me fasse me rendormir pour quelques minutes de plus. De toute façon, dormir attaché est difficile pour tout le monde, il faut s’y habituer. Et c’est encore plus difficile avec les mains attachées dans le dos ; très vite on a des crampes dans le bras coincé sous le corps et on a du mal à se retourner ; alors on se réveille pour cela aussi.

Voilà comment je suis depuis trois jours, enfin six repas. Je suis arrivé un soir et, ce soir là, je n’ai pas mangé donc, il doit bien y avoir trois jours puisque j’ai pris mon sixième repas tout à l’heure. On doit donc être lundi soir ? J’attends sur le tabouret que le Maître vienne pour que je m’allonge.

Je n’ai jamais vu le Maître. Lorsque je suis arrivé, vendredi soir, je suis descendu du train et, comme cela était convenu, je suis allé sur le parking devant la gare. Dans un coin sombre, il y avait un voiture, portière arrière droite ouverte et coffre ouvert. J’ai mis mon sac sur le siège arrière. Dans le sac, tous les éléments que le Maître m’avait demandé d’y mettre. Puis, j’ai pris le bandeau qui était posé sur le siège ; un bandeau en tissus noir, épais, assez large pour assurer une parfaite étanchéité du regard, d’autant plus que deux coussinets étaient prévus pour se placer exactement dans l’orbite des yeux. Puis, je me suis mis dans le coffre. J’ai alors attaché le bandeau sur mes yeux, bien solidement, de façon à ne rien voir. J’ai attendu un peu. D’un coup, le coffre a été claqué violemment. Ensuite j’ai entendu qu’on fermait la portière arrière et qu’on en ouvrait une autre. Le moteur a rugi et la voiture a reculé avant de repartir en avant. Le voyage a duré une heure environ. Beaucoup de tournants qui me faisaient rouler un peu dans le coffre. Puis la voiture a stoppé. Portière, bruit de grille, portière, roulage lent sur des graviers sur quelques mètres, portière bruit de grille, portière et nouveau roulage sur graviers, lent mais plus long avec un tournant lent aussi, descente, bip de l’ouverture électrique d’une porte de garage, court roulage, arrêt du moteur, bip de la fermeture de la porte.

Des bruits de pas qui s’éloignent et une longue attente et des bruits de pas qui s’approchent.

— Je vais ouvrir le coffre. Tu vas commencer à compter tout haut, bien fort que je t’entende. Lorsque tu arriveras à 100, tu enlèveras ton bandeau et tu sortiras du coffre. J’ai déposé au sol, près de la voiture, un sac de sport noir avec des choses dedans. Tout en continuant à compter bien fort, tu vas faire exactement ce que je t’ordonne. Ecoute bien, je ne le répéterais pas ».

— Oui, Monsieur.

— Tu retires tes TN. Tu vas ouvrir le sac et en retirer les fers ; tu vas les mettre à tes chevilles et les fermer avec les cadenas. Ensuite, tu prendras le collier et tu le mettras à ton cou. Là encore tu le cadenasses. Ensuite tu prends les menottes chromées et tu passes celle de ta main droite et tu la fermes. Pas l’autre, seulement celle de la main droite. Tu retires la cagoule du sac et tu y mets tes TN. Tu fermes le sac. Ensuite, tu mets la cagoule sur ta tête, le plus hermétiquement possible. Enfin tu remets le bandeau sur tes yeux, bien solidement attaché et hermétiquement fermé. Lorsque tu as fini, tu te mets à genoux (tu verras c’est pas facile avec les fers ; va doucement pour ne pas tomber), les mains sur la tête et tu attends. Tu as jusqu’à 1000 pour faire tout cela. Commence à compter bien fort.

— 1, 2, 3…

Je suis parvenu à tout faire et à le faire presque bien (ce que fait un bâtard n’est jamais bien fait par définition, sinon ce ne serait pas un bâtard ; seuls les Maîtres font les choses bien). A 820, j’étais à genoux mains sur la tête. Effectivement j’ai failli me foutre par terre en me mettant à genoux mais la chance était avec moi, je me suis seulement fais très mal à la cheville droite.

— 999, 1000, 1001, 1002.

— Stop, et désormais silence total. Même lorsque je te donne un ordre, je ne veux pas entendre le son de ta voix. Si je te pose une question tu attends que je t’autorise à répondre ; c’est clair ?

silence

— Tu peux répondre.

— Oui Monsieur, c’est très clair, Monsieur.

— Parfait. Debout en gardant les mains sur la tête.

Si me mettre à genoux avait été difficile compte tenu de la taille assez réduite de la chaîne entre les fers des chevilles, me mettre debout fut encore pire surtout que je ne pouvais pas m’aider de mes mains cette fois. Après plusieurs essais j’ai entendu :

— T’es bien un bâtard ; t’es complètement nul, incapable même de te lever.

Deux mains puissantes m’ont pris sous les aisselles et m’ont tiré vers le haut. J’étais debout.

— Ton incapacité te vaut dix coups de martinet ; n’oublie pas de tenir le compte de toutes tes punitions et ne te trompes pas !

J’ai senti alors le lacet de la cagoule se serrer dans ma nuque après que le Maître l’ai mieux ajusté que je ne l’avais fait. Un cadenas est venu assurer une fermeture définitive au niveau du cou. Le collier métallique était un peu large et permettait le placement de la cagoule en cuir qu’il recouvrait partiellement. La cagoule ne laissait que la bouche accessible. Au niveau des yeux seuls quelques petits trous perçaient le cuir, donnant une vison difficile. Mais le bandeau me rendait de toute façon aveugle, les coussinets appuyant sur la cagoule et venant en boucher les petits trous, sans que rien ne filtre.

— Tes mains dans ton dos.

Les menottes étaient fixées à mes deux poignets désormais ; la chaîne qui les reliait était très courte. Je laissais échapper un petit soupir ; je me sentais mieux. Maintenant je dépendais entièrement du Maître. Il était en charge de mon bien être, c’est lui qui décidait pour moi. Je n’ai plus à me préoccuper de moi. Ma vie était entre ses mains et je savais qu’il ne voulait que mon bien. J’étais totalement détendu, alors que jusque là j’avais encore quelques appréhensions. Comme un enfant qui a eu peur et se réfugie dans bras de son père, j’avais l’impression d’être dans ceux du Maître et c’était bon de se sentir protégé de tout.

Ensuite, j’ai entendu que le tissu de mon jogging était entaillé ; puis déchiré. Rapidement, le haut du jogging était détruit, réduit en lambeaux, beaucoup de lambeaux. Puis ce fut le maillot de basket, ce maillot que j’aimais tant, mon maillot fétiche ; j’étais torse nu. Deux pinces crocodiles sont vite venues se placer sur mes tétons ; chacune fut lestée d’un poids que je sentais bouger sur mon torse. Sous ma cagoule je grimaçais un peu mais pas un son n’est sorti de ma bouche…

Puis ce fut le tour du pantalon et du short ; en lambeaux là encore. Comme, selon les ordres du Maître, j’avais fait le voyage sans chaussette dans mes TN, j’étais nu, totalement nu… comme j’aime être. Enfin presque nu car j’avais placé sur moi, encore selon les ordres du Maître, un cockring à pointes et le ballstrecher le plus lourd que je possède. Deux larmes de joie ont coulé sous la cagoule mais le Maître ne les a pas vues. Une main ferme a enserré mon sexe et une chose est venue s’accrocher au petit anneau du cockring… une laisse sans doute.

— Attention, écoute bien encore une fois. Je vais te donner des ordres pour te déplacer. Tu respectes à la lettre. Tout doit être fait « len-te-ment » au début. Sinon tu te fous par terre et tu te blesses et moi je te reconduis à la gare tout de suite ; j’ai pas besoin d’un mec qui soit une catastrophe. C’est clair ? Réponds ! ».

— Oui Monsieur, très clair, Monsieur.

— Demi tour…

J’exécutais l’ordre mais j’ai voulu bien faire et j’ai fais trop vite.

— LENTEMENT, t’es sourd ?

Non, je ne pense pas être sourd mais là, j’ai cru que mon tympan droit avait explosé tellement le mot avait été hurlé à mon oreille… J’en avais reculé la tête, ce qui me valait une baffe bien appliquée sur la nuque. Puis, en tirant sur mon cockring, le Maître indiquait chaque mouvement.

— Avance de 10 pas.